Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

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● Fédérations... Où en sommes nous ?

Fédérations... Où en sommes nous ?
par Roger DOLLEANS (Interview G. Mascarello)
Danse Sportive - Le Journal des Athlètes n° 4 (01/11/1999)



Fédération, Comité National, Danse Sportive, Danse Classique, Modern Jazz, Rock'n Roll... Amateurs et professionnels... Où en sommes nous avec cet "imbroglio ?


ROGER DOLLÉANS, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FFSD RÉPOND À NOS QUESTIONS.

JDA : Monsieur Dolléans, vous êtes secrétaire général de la FFSD (Fédération des sports de danse de France et danses de loisirs), pourriez-vous faire un historique de votre fédération ?
Roger Dolléans : La FFSD est une fédération qui a été créée en 1991 sur l'initiative de la direction des sports du ministère "Jeunesse et Sports". A l'époque la FFD (Fédération française de Danse) était déjà délégataire de pouvoir depuis novembre 1989 et elle n'arrivait pas à gérer la situation créée par cette délégation de pouvoir, toutes les danses de compétition étant en dehors d'elle.

JDA : Concrètement, comment les choses se sont-elles passées ?
Roger Dolléans : II a été décidé de réunir une table ronde, à laquelle j'ai participé ainsi que diverses autres personnalités des sports de danse, la FFD elle-même et le représentant du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il en est sorti un constat d'impossibilité de la gestion des différents sports de danse par la FFD (Danse Sportive, Rock ...), mais comme par ailleurs le Ministère ne voulait pas changer sa décision de donner la délégation à la FFD, le fonctionnaire chargé des fédérations, M. Hardy, a convenu qu'il fallait créer une fédération spécifique aux sports par couple, qui regroupe les différentes composantes au sein d'une même structure travaillant par délégation de la FFD ; la FFD gardant sa délégation de pouvoir mais la sous-traitant à cette fédération spécifique, par le biais d'une Convention visée par le Ministère. C'est dans ce but que la FFSD a été créée.

JDA : Quels en étaient les dirigeants ?
Roger Dolléans : A l'époque, Roland RIOULT, président de la danse sportive pour amateurs, m'a demandé d'en assumer la présidence, car il fallait un "professionnel" à ce poste, pour le cas où elle aurait à gérer les professionnels et/ou les diplômes. Lui-même était vice-président et président du Comité National de Danse Sportive, Bernard Brunerie était aussi vice-président et président du comité National de Rock Acrobatique et Claude Germain était également vice-président. Plus tard, le Groupement Professionnel des Enseignants de Danse GPED est venu s'ajouter aux membres de la FFSD. Pendant 2 ans nous avons joui d'une convention officielle par laquelle la FFD nous confiait la mission de mettre en oeuvre la délégation de pouvoirs. Ce fut une période de bonne gestion et de développement pour les sports de danse, et les mouvances restées au dehors à la création, s'apprêtaient à rejoindre la FFSD

JDA : Alors pourquoi cela a-t-il cessé ?
Roger Dolléans : Comme l'époque du renouvellement des délégations de pouvoir se rapprochaient, la FFD voyant le Ministère prêt à accorder un Agrément à la FFSD, s'est ému, estimant que le titulaire d'un Agrément (la FFSD) ne tarderait pas à recevoir également la Délégation de Pouvoirs, qui, par contrecoup, risquerait d'échapper à la FFD. La FFD a déclaré au Ministère que la Convention fonctionnait mal, que cela ne pouvait pas continuer, et qu'elle ne la renouvelait pas. Du coup, le Ministère a réuni les différents intervenants et leur a signifié que les deux Comités Nationaux de la FFSD devaient la quitter et rejoindre la FFD. Ce qui fut fait, grâce aux représentants de la FFD qui promirent "autonomie et subventions".

JDA. Comment les choses ont-elles évolué ensuite ?
Roger Dolléans : Sur le plan de l'autonomie promise, notons d'abords que la FFD n'a rien eu de plus pressé que de se faire nommer membre direct de la Fédération Internationale de Rock Acrobatique, à la place de son Comité National. Il ne faut pas qu'il en soit de même pour la Danse Sportive !
Sur le plan des subventions, pratiquement rien n'a été versé au Comité National de Danse Sportive depuis cinq ans. Bien au contraire, c'est le CNDS qui verse annuellement une somme de 70 F par licence à la FFD, ce qui représente quelque 100.000 F de subvention supplémentaire pour les dan-ses scéniques, et finalement 100.000 F en moins pour la Danse Sportive.

JDA : Qu'est devenue la FFSD après ce "rattachement" ?
Roger Dolléans : Après une période de "flottement" bien compréhensible, due à ce "lâchage" du Ministère, la FFSD, a repris ses activités en ciblant plus sur l'enseignement et les examens professionnels (GPED) ainsi que sur les danses de loisir.
C'est ce dernier secteur qui a d'ailleurs été le "moteur" de son nouveau départ, en lui permettant de fédérer clubs et écoles, avec plus de 10.000 licenciés en 97-/98. Ceci l'a amenée à se doter d'une organisation sérieuse, avec une secrétaire professionnelle à temps partiel, des ordinateurs, fax, etc. En fait, la FFSD est à l'heure actuelle la seule fédération spécifique de danse par couple a pouvoir répondre aux demandes de renseignements des enseignants, des clubs et des pratiquants, à toutes heures.

JDA. Monsieur Dolléans, certaines informations tout à fait "officieuses" indiquent un rapprochement FFSD et CNDS, qu'en est-il exactement ?
Roger Dolléans : En effet, après avoir constaté que la direction du CNDS avait bien évolué et qu'elle avait réalisé le peu de crédibilité à accorder aux promesses de 1993, Claude Germain, actuel Président FFSD et moi-même, avons pensé que le moment était venu pour une reprise de contacts afin d'étudier les différentes possibilités de coopération qui se présentaient.

JDA : Dans un souci de clarté vis à vis de nos lecteurs, pourriez-vous nous préciser l'idée générale de ce rapprochement ?
Roger Dolléans : La structuration mondiale de la danse par couple a bien changé depuis 1991, et elle va probablement continuer à évoluer. Nous avons pensé qu'au niveau, français il fallait en tenir compte et que l'organisation de 1991 n'était plus applicable en 1999/2000. En conséquence, il nous semble que c'est l'association "CNDS", membre français de la fédération internationale IDSF, membre reconnu du Comité International Olympique, qui devait devenir le pôle de regroupement des danses par couple en France, comme l'IDSF l'est au plan mondial. En conséquence, le CNDS devrait redevenir "Fédération", et se doter d'une structuration et d'une assise répondant à sa nouvelle position. C'est ici que la FFSD, avec la structuration et le nombre de licenciés dont nous avons parlé plus haut, peut lui apporter ce qui lui manque. Une fusion aurait en outre l'avantage de diminuer le nombre de groupements fédéraux français.

JDA : Et par rapport aux autres groupements français ?
Roger Dolléans : Comme je l'ai dit, nous souhaitons calquer la situation mondiale : donc, la nouvelle structure (appelons la "Danse Sport France DSF" pour l'instant), offrirait aux membres français des autres fédérations mondiales (WD&DSC, WRRC et IDO) de devenir "membres associés" DSF, de même que ces fédérations mondiales sont elles-mêmes membres associés de l'IDSF. Cela leur permettrait de garder leur personnalité et leur indépendance tout en étant "connectées".

JDA :  Dans toute fusion, il y a un problème de dirigeants : qu'en serait-il ?
Roger Dolléans : Si le projet aboutit, ce qui n'est pas encore fait, il y aurait pour une période transitoire, une équipe mixte paritaire, composée de personnalités compétentes, quel que soit leur métier, pourvu que ses personnalités ne soient pas en même temps dirigeantes d'autres groupements français de danse par couples (rock, professionnels, etc.). En effet, la fédération mondiale IDSF ne se veut plus "amateur" mais sportive au sens large du terme, elle veut s'ouvrir à de nouveaux dirigeants, même professeurs de danse, et elle conseille à ses membres nationaux d'en faire autant (exemples suisse et australien). Après cette période transitoire (en 2001 ?), une assemblée générale élective renouvellerait statutairement l'équipe dirigeante.

JDA : Et par rapport à la FFD ?
Roger Dolléans : La nouvelle structure fédérale garderait des liens relationnels avec la FFD tant qu'elle ne serait pas elle-même agréée et délégataire, mais elle s'assumerait complètement en tant que fédération, en gardant ses licences et en procédant elle-même à l'assurance individuelle de ses licenciés, comme le fait déjà actuellement la FFSD.

JDA : Concrètement si ce rapprochement a lieu, que va-t-il rapporter à la Danse ?
Roger Dolléans : Il va apporter la seule et unique chance historique d'une reconnaissance directe des danses par couples et sportives, et que la subvention allouée par le Ministère des Sports pour les compétiteurs leur revienne enfin. Tout ceci, et le fait d'être géré par des personnes préoccupées uniquement des danses par couple et sportives, permettra à la nouvelle structure de mener des actions efficaces pour le développement de notre sport.
Ce n'est qu'ainsi que la Danse Sport française reviendra à un meilleur niveau mondial, tant il est vrai qu'à l'heure actuelle, le nombre et le niveau de nos danseurs ne sont pas en progression. Il suffit de voir les résultats de nos amateurs dans les compétitions internationales, ceci étant dû aux errements tolérés depuis cinq ans.

JDA : En conclusion, vous pensez que cette fusion est une condition sine qua non à l'évolution de la Danse Sportive Française ?
Roger Dolléans : Plus précisément, ce redéploiement des danses par couple et sportives sera très bénéfique à tous les niveaux. Car si le Conseil de Danse Sportive Professionnelle de Michel Aufrère peut actuellement se targuer de bons résultats, il est clair que ces résultats sont tributaires du niveau des couples amateurs qui passent professsionnels.
Quand Eric Sourdeau a grossi les rangs professionnels, il était déjà un grand champion amateur. Il en va de même de Bruno Petit, etc. Les prochains à passer professionnels ne seront pas forcément de ce niveau, et donc il faut craindre pour le futur, une décroissance en quantité et en qualité de ce côté là aussi si rien n'est fait.

Monsieur Dolléans nous vous remercions de nous avoir accordé un peu de votre temps, mais il était important que nos lecteurs sachent qu'au sein de la FFSD et du CNDS, certains oeuvrent pour que la Danse Sportive Française trouve sa place Mondiale.

 


Philippe Valade - Copyright (c) 2003 - Tous droits réservés.



21/08/2013

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