Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

● Histoire d'Eau

HISTOIRE D'EAU
par Bruno PETIT
Danses Tempo n° 2 - Mai-Juin 1990 (01/05/1990)

 

"Buvez, Eliminez". Une marque d'eau minérale célèbre en a fait un slogan. Mais si nous éliminons très naturellement et sans y penser, combien de danseurs et danseuses s'obligent à boire ? Bien sûr la danse est autant un spectacle qu'un sport. Bien sûr la danse sportive a ses origines dans les soirées mondaines où l'élégance et le style ne sauraient admettre que quelques gorgées de champagne.

Pourtant danser est aussi un sport où l'effort physique peut être intense. Comme tout sportif, le danseur doit respecter son corps et ses besoins... et particulièrement s'hydrater ! Et comme le meilleur moyen de s'hydrater, c'est boire de l'eau, découvrons le rôle fondamental pour le corps de cette petite molécule sans laquelle il n'y aurait pas de vie sur terre.

I - Pourquoi s'hydrater, et quel rôle joue l'eau dans notre organisme ?

L'eau est le constituant essentiel de notre corps, dont elle représente près de 70 % du poids, suivant que l'on est plus ou moins adipeux (la graisse contenant 25 % d'eau contre 72 % pour les muscles).

L'eau est répartie entre les cellules, qui en contiennent 62 % du volume total, et les solutions aqueuses (c'est-à-dire à base d'eau) qui requièrent les 38 % restants, et qui sont :
- l'humeur des yeux ;
- la salive ;
- le liquide synovial (articulations) ;
- le liquide cérébro-spinal (cerveau et mœlle) ;
- les liquides des sécrétions glandulaires et intestinales ;
- le plasma sanguin ;
- la lymphe ;
- la sueur ;
- les matières fécales ;
- l'urine.

L'eau suit un circuit dans l'organisme : elle est ingérée, répartie pour assurer les différentes fonctions, filtrée puis rejetée. Et c'est pour alimenter continuellement ce circuit que nous devons faire le « plein »... d'eau !

Les besoins d'une personne sédentaire sont de 2,5 litres par jour, dont 1,5 litre de boisson ; le reste étant fourni par les aliments. Ces 2,5 litres servent à compenser la perte journalière de 2,5 litres dans les urines, les Selles, la sueur et l'air expiré (dans cet air expiré, l'eau est perdue sous forme de vapeur d'eau).

Ainsi, l'eau est présente dans tout l'organisme. Elle permet :
- les échanges gazeux dans les poumons (dont les parois sont constamment humides) ;
- la lubrification des articulations (liquide synovial) ;
- le transport des matériaux, des nutriments et de l'oxygène (secrétions hormonales et glandulaires, système lymphatique, plasma sanguin) ;
- l'évacuation des déchets (plasma sanguin, urine, sueur) ;
- la thermorégulation (phénomène qui permet au corps de conserver sa température interne de 370, malgré la différence de température du milieu extérieur plus froid, ou plus chaud, ou malgré le travail musculaire qui produit un échauffement).

La thermorégulation, notamment, nécessite lors d'un effort physique, une consommation d'eau importante, d'autant plus grande que l'air est chaud et humide. Suivant les conditions, un individu effectuant un effort physique verra ses pertes en eau multipliées par 5, voire par 6.

II - Quelles sont exactement les réactions de l'organisme face à la montée de sa température lors de l'effort ?

Quelques secondes après le début du travail musculaire, la sudation commence, ainsi que la dilatation des vaisseaux sanguins périphériques (capillaires et autres petits vaisseaux, ultimes ramifications) ; le sang chaud arrive par ces vaisseaux dans les zones sous-cutanées (situées sous la peau et donc proche du milieu extérieur) et :
- irradie sa chaleur vers le milieu ambiant, plus froid ;
- se refroidit grâce à l'évaporation de la sueur à la surface de l'épiderme.

Mais la thermorégulation a ses limites car l'irradiation ne s'effectue que vers un milieu ambiant plus froid, et l'évaporation n'a lieu que lorsque l'air est sec ; dès que l'air est saturé d'humidité, (ou que la peau n'est pas en contact avec l'air), la sueur ne s'évapore plus mais ruisselle sans influer sur la température corporelle qui reste ainsi élevée. L'organisme continue donc de suer ce qui entraîne une forte perte d'eau.

Pour éviter la déshydratation, il faudrait danser dans un milieu tempéré et relativement sec, sinon, compenser la perte en buvant abondamment.

III - La déshydratation a-t-elle des risques ?

La réponse est oui ! Il faut savoir qu'une perte d'eau de 2 à 3 % de son poids entraîne une baisse de la fluidité sanguine, ainsi qu'une diminution de son volume et donc de sa pression. En effet, le corps prend l'eau dont il a besoin dans le sang. La baisse de la pression sanguine peut occasionner des problèmes circulatoires, baisse de la capacité de thermorégulation (une perte de 2 % du poids du corps en eau fait monter la température à 38,5° C ; une perte de 3 %, à 390 C), et baisse également le potentiel physique. Ainsi en perdant 2 % de votre poids en eau, vous constaterez :
- une baisse de 20 % de l'intensité maximum de votre effort ;
- une baisse de 20 % de votre endurance ;
- une baisse de 10 % de votre volume d'oxygène, c'est-à-dire la capacité à assimiler l'oxygène de l'air ; en effet les échanges gazeux s'opèrent dans les poumons grâce à la différence de pression de ces gaz entre l'air et le sang. Si la pression baisse, le gaz carbonique a du mal à passer dans l'air, et l'oxygène dans le sang.

Si ces pertes se produisent pendant une compétition, vous diminuez d'autant vos performances physiques et vos chances de gagner !
Bien sûr, une perte de 2 à 3 % de votre poids du corps en eau représente tout de même 1 à 1,5 litre en moins, et on voit généralement avant d'en arriver là car on a soif ; mais lorsqu'on éprouve la soif, c'est que l'organisme est déjà en manque.

IV - Comment bien s'hydrater ?

Il est impératif de prendre l'habitude, aussi bien à l'entraînement qu'en compétition, de bien nous hydrater et de suivre les conseils des spécialistes de la médecine sportive et de la diététique.
L'apport hydrique ainsi assuré, combiné avec un bon apport énergétique lors du précédent repas, vous évitera les « coups de barre », la fatigue et les évanouissements qui arrivent parfois en compétition, et vous serez au mieux de votre forme pour danser... et gagner !


Bibliographie :
- Physologie de l'activité physique (Editions Vigot)
- Le médical (Editions Félix Touron)




Philippe Valade - Copyright (c) 2003 - Tous droits réservés.

 



21/08/2013

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